Confinement de Maillec
Le confinement m’a d’abord semblé être une mesure des plus radicales, inconcevables, intolérables, liberticides. J’étais ce genre de personne qui trouvait n’importe quelle raison (#surmoi) ou envie (#ça) plus ou moins justifiée pour sortir de chez moi et retrouver des amis. Seules la peur et l’inquiétude de mes proches m’ont progressivement amenée à la considérer comme une mesure utile, voire nécessaire.
Aujourd’hui, le déconfinement semble être un objectif qui mérite la plus grande attention. Ce n’est pas le mien. Sortir, c’est s’exposer. C’est se retrouver face à un corps humain potentiellement dangereux et contaminateur. Le déconfinement apparait également comme un processus délicat. Je ne vois pas en quoi il est délicat de se retrouver brutalement entourée d’une foule, symbole de méfiance et de dégout. Le déconfinement est aussi décrit comme une libération. Je me vois pourtant encore confinée dans un carcan psychologique quotidien et durable.
Le déconfinement me semble être un mot-clé, développé par un discours bien pensé et truqué, qui, de surcroit, court le risque d’être mis à mal.
Pour ma part, le rythme et le contenu de mes journées restant les mêmes, je peux affirmer une énième fois que rien ne change.